Regarder maintenant: « l'Envol » avec Katherine Choong
Katherine Choong, la première Suissesse à gravir une voie cotée 9a, a trouvé un nouveau défi à sa hauteur. Il s’appelle « Fly », mesure 550 m, est composé de 20 longueurs de corde, dont les trois plus hautes sont de difficulté 8b, 8c et 8b+, et se situe dans la vallée de Lauterbrunnen, en Suisse. Le film de Katherine, « L’envol », raconte comment l’athlète grimpe jusqu’à la limite de ses capacités mentales et physiques, et quels défis et moments de bonheur procure une cordée avec son propre partenaire.
Grimper en couple est la meilleure thĂ©rapie que l’on puisse espĂ©rer ! Face aux difficultĂ©s, il faut apprendre Ă communiquer, Ă exprimer clairement sa pensĂ©e mais de manière constructive. PerchĂ© Ă 500m de haut, tu ne peux pas juste hurler contre l’autre ou ne plus lui parler. Il faut trouver une solution ensemble pour surmonter les obstacles et atteindre le sommet. Â
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Lors de nos premières montĂ©es dans Fly, chaque mouvement Ă©tait extrĂŞmement difficile Ă exĂ©cuter et j’étais aussi proche de les enchaĂ®ner que d’assister un jour Ă un dĂ©filĂ© de licorne. Mais jour après jour, notre gestuelle s’amĂ©liorait, nous apprivoisions les mouvements et progressions jusqu’à être prĂŞts Ă tenter un enchaĂ®nement.Â
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Commençant Ă grimper Ă 6:30 du matin, nous avons enchaĂ®nĂ© le premier jour les 16 premières longueurs (principalement entre 7b et 7c+), ainsi que la 17ème longueur (8b) juste avant la nuit ! Notre plan Ă©tait ensuite de dormir sur un portaledge puis de grimper les 3 dernières longueurs, dont les plus difficiles, le deuxième jour.Â
Je sens que je dois accepter la possibilité de ne pas réussir mon projet cette année. Peut-être même que je n’y arriverai jamais ? Quand je sors de ma zone de confort en me lançant un défi « impossible », la peur de l’échec provoque parfois une perte de confiance en mes capacités, un sentiment de vulnérabilité qui me font me questionner sur le sens de mes actes. A quoi bon investir autant de temps, d’énergie et ne pas être capable de « ramener la croix » ? Cette petite voix s’immisce alors dans mon esprit : Ai-je visé trop haut ? Ai-je les ressources suffisantes ?
Se lancer dans un projet difficile est un processus parfois compliquĂ© qui pousse Ă explorer ses Ă©motions. Ma manière de gĂ©rer cette pression est de me rappeler qu’au final, enchaĂ®nement ou pas, je fais cela parce que l’escalade me rend heureuse. Et puis la magie dans un projet, le vrai challenge, c’est quand on n’est pas sĂ»r d’y arriver Ă l’avance, quand il paraĂ®t mĂŞme au dĂ©but impossible Ă rĂ©aliser. Cette voie m’aura appris Ă gĂ©rer la frustration de ne pas toujours atteindre mon but rapidement et de garder confiance en moi. La rĂ©ussite de ce projet, c’est avant tout de m’être challengĂ©e, d’avoir enrichi la relation avec mon partenaire d’incroyables souvenirs et de m’être vraiment amusĂ©e. Et puis, je reviendrai !Â
Un grand merci Ă mon partenaire Jim sans qui rien n’aurait Ă©tĂ© possible, Ă Nicolas Falquet pour avoir jumarĂ© des mètres et des mètres pour suivre nos aventures, Ă mes sponsors, et aux ouvreurs de ces 3 grandes voies d’exception (Roger Schäli, Michel Pitelka, Markus Iff, Bernd Rathmayr, Mäx Grossman, Stephan Eder et Matthias Trottmann).Â